Longtemps utilisé pour ses propriétés isolantes et résistantes au feu, l’amiante est désormais interdite par la loi française. Toutefois, ce matériau reste très répandu sur les chantiers : on en trouve notamment dans les toitures, les parois et cloisons, les planchers, les plafonds ou encore les canalisations. Les personnes travaillant dans le secteur de l’industrie ou du bâtiment sont donc particulièrement exposées au risque d’inhalation de poussières nocives responsables de pathologies respiratoires diverses. Comment protéger vos salariés face à cette menace invisible ? Découvrez notre guide pratique, étape par étape.
Évaluer et planifier
Afin de garantir des conditions de travail sûres, la protection des salariés commence en amont des travaux.
Diagnostic amiante
Réalisé par un professionnel certifié, ce diagnostic est crucial pour repérer les matériaux contenant de l’amiante et évaluer leur état. Il est obligatoire pour tous les bâtiments dont le permis de construire a été délivré avant 1997.
Plan de retrait ou de confinement
La présence d’amiante a été détectée ? Un plan incluant des procédures spécifiques pour minimiser l’exposition doit être élaboré. Selon la nature des travaux à réaliser, le document est intitulé « plan de retrait », « plan de confinement » ou « plan de démolition » et inclut les éléments suivants :
- évaluation des risques ;
- planification des méthodes de travail sécurisées ;
- protocoles d’urgence en cas de libération accidentelle des fibres.
Formation des salariés
L’information des salariés est également un point essentiel du plan de retrait. D’ailleurs, la formation aux risques liés à l’amiante est une obligation légale pour certaines catégories de travailleurs. Ces sessions de formation permettent aux employés concernés de :
- mieux connaître les dangers encourus ;
- savoir identifier les matériaux suspects ;
- acquérir les bons gestes pour travailler en toute sécurité.
Selon la nature des travaux exercés, un renouvellement périodique est obligatoire pour vérifier et actualiser les connaissances.
S´équiper
La sécurité du personnel passe également par l’utilisation d’un équipement adapté.
Protection individuelle
Les travailleurs exposés à l’amiante doivent bénéficier des équipements de protection individuelle (EPI) suivants :
- masque respiratoire conçu pour filtrer les fibres d’amiante ;
- combinaisons jetables ;
- gants et lunettes ;
- chaussures décontaminables ou surchaussures à usage unique.
Protection collective
La protection collective vise à réduire au plus bas niveau possible la durée et le degré d’exposition des travailleurs et à éviter la dispersion des fibres à l’extérieur de la zone de travail. Elle inclut différents dispositifs à adapter en fonction du niveau d’empoussièrement du site :
- la création de zones de confinement afin d’isoler les zones de travail ;
- l’utilisation de systèmes de dépression pour empêcher les fibres d’amiante de se propager ;
- le renouvellement de l’air ;
- l’abattage des poussières par aspiration .
Exercer une surveillance continue
La veille continue est cruciale pour assurer une sécurité à long terme sur le chantier. Voici les étapes clés :
Élimination sécurisée des déchets
Les déchets contenant de l’amiante doivent être placés dans des sacs hermétiques, étiquetés correctement et transportés vers des installations de traitement agréées.
Décontamination et nettoyage
Le chantier doit comporter une unité de décontamination pour permettre aux travailleurs de retirer leurs EPI en toute sécurité. Après les travaux, les surfaces sont soigneusement nettoyées selon les protocoles en vigueur.
Surveillance de l’air
Dans certaines situations, un prélèvement d’air est nécessaire avant, pendant et au moment de la restitution du chantier pour s’assurer que le niveau de fibres dans l’air est inférieur aux limites d’exposition réglementaires.
Contrôles médicaux
Des examens médicaux périodiques permettent de surveiller la santé des employés exposés et de détecter précocement toute maladie liée à l’amiante. Les travailleurs doivent également être informés de la nécessité de signaler immédiatement tout symptôme suspect.
En suivant ces étapes et en restant vigilant pour garder un environnement sûr et sain, il est possible de protéger efficacement les salariés contre les dangers de l’amiante sur les chantiers. En outre, la législation française concernant le risque amiante est très stricte : les employeurs ne respectant pas les obligations de sécurité et de prévention prévues par la loi encourent de lourdes sanctions juridiques et financières.